La dernière née du printemps

Jeudi matin, une surprise m'attendait au pré. La dernière vache devant vêler avait mis bas. Une magnifique petite génisse. Je sais maintenant pourquoi la vache n'était pas grosse, son veau est tout petit. J'espère qu'elle rattrapera son retard initial.

Le taureau (la grosse tête sans cornes) a déjà fait sa connaissance, la différence de taille est frappante par rapport à lui.

Les 12 vêlages du primtemps se sont bien passés, il y en a 12 autres de prévu à partir de mi août jusqu'au mois de décembre. Je vais essayer de caler les vêlages sur 2 saisons, février-mars et août-septembre. Pour atteindre un rythme de croisière il faut encore que j'augmente le cheptel.
J'ai actuellement 24 vaches et je suis sûr que la ferme produit assez d'herbe pour nourrir 36 vaches et leur suite.

La lutte biologique contre les rumex

4 - 5 beaux rumex parmi les graminées

Le rumex (Rumex crispus) est une plante adventice que redoutent de nombreux agriculteurs. Dans les cultures, elle peut devenir envahissante et concurrencer la culture. Selon certains, elle est sans valeur nutritive pour le bétail. Selon François Couplan (Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, 1994) les feuilles jeunes peuvent être mangées en salade. Plus vieilles, il recommande de les faire cuire, éventuellement à plusieurs eaux si elles sont trop amères (ces multiples cuissons éliminent les tanins). Toujours selon Couplan, les feuilles sont extrèmement riches en provitamine A et en vitamine C. Elles ont une teneur importante en protéines, en vitamines B1 et B2 et en sels minéraux. Elles renferment aussi du mucilage, des tanins et de l'acide oxalique. Il parle bien évidement de consommation par l'homme.



Après passage des vaches, on distingue à peine les plants de rumex

En ce qui concerne la consommation par les vaches, elle est très appréciée. En effet, quand elle est bien verte, les vaches la broutent quasiment en priorité. Ce qui peut s'expliquer si ce que dit Couplan est correct. Quand elle commence a devenir un peut dure, il suffit de laisser patûrer ras et les rumex sont consommés aussi. Je pense que si elle est paturée 5-6 fois par an, voire 8 fois, elle va s'épuiser et disparaître. En tout cas sa production de graines sera réduite, voire nulle.

Il faudra voir à l'usage ce qu'il en est en réalité. Rendez-vous dans quelques années pour constater si les rumex sont plus ou moins nombreux sur ma ferme.

PS : c'est toujours la sécheresse. Depuis début avril, il n'est tombé que 63 mm. Ce matin, il est tombé 1 mm, de quoi mouiller 1 mm de poussière.
Je fais comme Jean de Florette, je cherche les sources et ce matin j'en ai dégagé une. J'en ai détourné une autre pour qu'elle irrigue une prairie au lieu de finir à la rivière.

Kalinka

La semaine dernière a commencé le procès de Dr Dieter Krombach accusé d'avoir tué sa belle fille Kalinka en juillet 1982 et hier le procès a été suspendu pour raison de santé de l'accusé.

C'est ce bien étrange et joli prénom, Kalinka, qui motive cet article. Une petite recherche sur wikipédia me donne les informations suivantes : Kalinka (« Калинка » en cyrillique) est un célèbre chant russe devenu traditionnel. Il a été écrit et composé en 1860 par Ivan Petrovitch Larionov (1830 – 1889). Il s'agit d'une chanson d'amour poétique, amusante et coquine, dont il est impossible de traduire toutes les nuances à cause des expressions typiques russes utilisées et des double-sens volontairement introduits.

Kalinka est la forme hypocoristique du mot russe "kalina" qui désigne l'obier (ou viorne obier) un petit arbuste répandu dans toute l'Europe, sauf l'Irlande et le nord de la Scandinavie, et même au delà du Caucase. Kalinka pourrait donc se traduire par "petit obier" ou "petite baie d'obier".

Je n'ai pas vu de viorne obier chez moi, mais il pourrait y en avoir, voici donc une planche descriptive trouvée sur wikipédia

Vous connaissez tous l'air de la chanson russe : http://www.barynya.com/mp3/Alesha_Misha/Kalinka.mp3
et même sa célèbre reprise par Ivan Rebroff :
http://www.dailymotion.com/video/x5kcki_kalinka-malinka-ivan-rebroff_music

Il pleut de l'or

Hier le facteur me salue d'une expression dans le style : "il pleut de l'or" ou "il tombe de l'or". Il parait que c'est une expression paysanne locale pour qualifier le crachin qui tombe depuis 3 jours. En effet cette pluie fine a tout le temps d'imprégner la végétation et le sol, sans aucun ruissellement. Associée à la douceur elle fait pousser l'herbe, qui engraisse les vaches, qui font du lait et/ou de la viande. D'où l'expression.

J'ai un nouveau veau depuis hier; ce matin j'ai réussi à le boucler après avoir rusé pour isoler sa mère. Je ne veux surtout pas risquer de prendre un coup de corne d'une mère qui protège son veau. Celui-ci est bien bouclé, sans bavure contrairement au précédent. Le métier rentre...

Nuage radioactif de Fukushima

Je sais qu'un certain nombre de mes lecteurs s'inquiètent du passage sur la France. Il devrait plutôt penser aux Japonais proches de la centrale. Pour ceux qui veulent des informations, visitez le site de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité), http://www.criirad.org/. Ils ont un dossier qui présente les résultats, risques, etc... suite à l'accident.
Ils ont publié un communiqué pour le nuage qui passe en France en ce moment :
http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/11_03_21_France_AIR.pdf

Puis pour garder votre calme, ou le perdre, méditez la note en haut de la page 2 du communiqué :
"C’est ce que Roger Belbéoch appelle la démocratisation du risque : les niveaux d’exposition sont plus faibles mais un bien plus grand nombre de personnes est touché."

Matin calme

Peu de texte, seulement quelques photos. Pour commencer, une comparaison entre 2 vaches : de derrière, la différence est énorme !! La charolaise est au moins 2 fois plus lourde que la limousine. Je me demande vraiment pourquoi j'ai acheté cette petite vache maigre.

Cela produit des veaux qui ont presque la même taille, l'un à 5 mois, l'autre à 5 semaines. Le limousin est tout de même un peu plus en chair, mais le charolais est vraiment beau.





Voila son secret de croissance



Un myosotis pour ma chérie



Matin calme

  

Toutes au râtelier de bon matin.



Bric à brac de printemps



J'ai essayé de m'approcher discrètement derrière une haie, pour les observer  quand elles ne sont pas perturbées par ma présence. Peine perdue, au moins 3 m'ont repéré. Il est vrai que leurs ancêtres étaient un gibier des carnivores et aussi des hommes. Peut-être ont-elles toujours l'instinct du gibier avec un ou plusieurs individus qui font le guet en permanence.

Premières violettes encore couvertes de la rosée du matin




Pains maison

Je ne suis pas totalement satisfait du pain que j'achète, et puis mon ambition de vendre du pain fait à la ferme avec mon blé n'a pas disparu. Je me suis remis à la panification avec les moyens du bord, sans pétrin et sans four à pain. Le résultat me satisfait. Les pains sont levés et compacts à la fois, et pas trop mal cuits si on tient compte du fait que j'utilise le four à gaz de la cuisinière.

Les mains sales

Non, je n'ai pas de sang sur les mains, seulement de l'huile, de la graisse, du tanin, de la rouille et un peu de bouse.

Il y a quelques jours, je me suis mis en tête de graisser le tracteur. Je ne l'avais jamais fait, et il a fallu déboucher quelques graisseurs et pour cela s'en mettre plein les mains. Résultat de l'opération après lavage, des ongles de charbonnier. En fait, ce qui me dérange dans l'agriculture c'est ces quelques heures passées à faire de la mécanique.

Hier, j'ai passé 4 heures sous une pluie fine à refaire des clôtures : manipuler des piquets de bois, enrouler des fils tous rouillés. Toutes des opérations qui colorent bien. Impossible de faire partir la couleur incrustée dans les plis de la peau au savon et même au dégraissant de mécanicien (normal, car ce n'est pas gras).

Désiré et sa mère Tardive

Mon dernier veau a maintenant 2 semaines et demi, c'est un beau petit. Un peu craintif, car je ne vais pas le voir assez souvent. Il faudra que j'y remédie, pas tellement pour lui, mais pour sa mère qui doit absolument me connaître.

Taz

Depuis la semaine dernière j'ai un chien que j'ai appelé Taz. C'est un border collie. Je base de grands espoirs sur lui, car il devra m'aider pour déplacer mes vaches.



Que mange-t-il ? Une bouse de vache !!

 Son nom est aussi celui d'un personnage de dessin animé très turbulent et très vorace, qui tire son nom du diable de Tasmanie.


 Il parait que le diable de Tasmanie a hérité de ce nom à cause de ses cris qui terrifiaient les premiers colons.

Le véritable diable de Tasmanie, photo copiée sur wikipédia, auteur Wayne McLean

C'est un couillu

Ce matin en sortant voir mes animaux, surprise. Tardive, celle qui était bien pleine, a mis bas cette nuit. Elle a attendu 3 mois depuis que je lui ai tiré le portrait.

La voici qui lèche son petit, je l'appellerai Désiré car il s'est bien fait attendre. Il n'a que quelques heures, je ne lui ai pas encore posé ses boucles.

Un peu plus tard dans l'après midi, Désiré est un peu plus sec et bien vaillant pour téter sa mère. Je l'ai aussi bouclé et j'ai vérifié son sexe. C'est un petit mâle. Bien parti dans la vie.

Broyage

J'ai fait l'acquisition avec d'autres personnes d'un broyeur de branches pour réduire le volume des branches après abattage des arbres et aussi pour utiliser le broyat comme paillage ou comme amendement. Dans ce cas, il s'agit de la technique BRF (bois raméal fragmenté).

Éclats de bois après abattage



Les éclats ont été enlevés


Des grands douglas ont été abattus, je signale au passage que l'on ne devrait pas laisser des éclats comme ceux qui ont été laissés par les bûcherons, je les ai donc arasés. Car sinon on ne peut pas rouler en tracteur sur les souches, au risque de crever un pneu. On ne peut pas non plus tomber à plat ventre, au risque de se crever les tripes.



Bois de chauffage récupéré



Après enlèvement des troncs des 2 arbres et des branches utilisables en bois de chauffage, il reste un tas conséquent de branchages.

Broyeur devant le tas de branches



Résultat : un tas de copeaux

 Mais ce n'est rien pour le broyeur, une heure plus tard il a tout réduit en copeaux.
L'opérateur qui a mis les branches dans le broyeur a droit à une bonne soupe aux 7 légumes (carottes, céleris, panais, rutabagas, pomme de terre, poireaux et lentilles) avec pain et rillettes dans ses nouvelles assiettes (modèle Henriette en porcelaine opaque de Sarreguemines).

Les céréales poussent

Dans un message précédent, j'expliquais comment j'avais mélangé les semences de triticale, d'avoine et de pois. Voici l'état du champ semé le 23 novembre. Il est bien vert, le pois est beau et au moins une céréale a germé (j'espère que les 2 ont germé, mais je ne sais pas les distinguer)


Vue d'ensemble du champ de mélange céréalier




Un plan de pois derrière des céréales

 

Orge semé à la volée


Un mois après les céréales, j'ai semé de l'orge à la volée. Il a bien germé et est aussi beau que le champ de mélange. Bizarrement, on voit des lignes. Je pense que cela provient des inégalités du sol créées par le vibroculteur que j'ai passé avant de semer. Au moment de recouvrir les graines avec la herse rotative, certaines se sont trouvées plus enterrées que d'autres ou bien la herse rotative a concentré les grains dans les creux du sol. En tout cas, il s'agit bien d'un semis à la volée comme le montre la vue rapprochée.

Semis à la volée, pas de lignes visibles

Cette semaine, il y a eu quelques matins avec gelée blanche plus ou moins forte. De bonne heure, on peut voir les emplacements où les bovins se sont couchés dans la nuit.

Du bon lait tiède au petit déj'

Le givre était si dense qu'il y avait aussi sur le dos des animaux. Il se voit très bien sur les animaux au poil sombre. Cela montre aussi que la fourrure est bien isolante, car l'animal sous les poils n'a pas froid, il est même en pleine forme.



Givre sur le dos

Le printemps n'est pas encore là, loin s'en faut; mais il se rapproche. Pour preuve, les noisetiers comment à fleurir. Je dirais qu'aujourd'hui environ 25 % sont en fleurs.



Un noisetier déploie ses chatons mâles



Le troupeau s'est agrandi

Le troupeau mélangé

Voici une vue de presque tout mon troupeau, il y a les blanches (charolaises) et les rouges (limousines). Ici toutes les bêtes sont mélangées mais ce que je vois souvent, c'est les charolaises d'un côté et les limousines de l'autre.
Une vache sait être très maternelle avec son veau, comme cette charolaise qui lèche consciencieusement son petit de 4 mois.




Séance de toilette



Un jeune de 3 semaines avec sa mère



Le petit ci dessus a été qualifié de faon par ma fille, quand il avait 5 jours. Il a grandi un peu maintenant, il ressemble plus à un veau qu'à un "bambi".

En faisant ma promenade dominicale j'ai vu de vrais chevreuils au repos. Ils m'ont laissé le temps de les photographier, couchés puis en alerte après qu'ils ait eu détecté ma présence. Le vent ne leur portait pas mon odeur et comme j'essayais d'être très statique, ils sont restés un moment avant de déguerpir définitivement.



Au repos





En alerte



On dirait que ses bois poussent, recouverts de velours

 Au passage, on notera qu'il faisait soleil ce qui m'a permis de sortir l'appareil photo.